Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire, monsieur Noureddine Bedoui, a souligné lors de son allocution relative aux travaux du forum international des Nations Unies  pour l’adoption d’une Charte mondiale baptisée : « pour une migration sûre, organisée et régulière » à Marrakech (Maroc) que, les efforts considérables de l’Algérie dans le domaine de l’accueil des migrants dans de bonnes conditions et le rapatriement de ceux jugés clandestins se font dans le respect de leur droit et dignité humaine ainsi qu’avec l’accord de leur pays d’origine.  

Le ministre a déclaré que l’Algérie, connue pour être autrefois comme une terre de départ et de transit, venait récemment de jouer le rôle d’un pays d’accueil de bon nombre de migrants, ce flux immense et continu des migrants en direction de l’Algérie a eu des répercussions néfastes sur l’ordre et la sécurité publics, raison qui a incité le pays à prendre, avec responsabilité et coopération, les mesures devant contenir et réduire son volume.

Dans ce sens, le ministre a insisté qu’au regard des mœurs et vertus de la société algérienne, le pays a toléré pendant des années durant le phénomène de migration en faisant face d’une manière solitaire à la présence de millier de migrants clandestins sur son territoire et que désormais, il se trouve devant le défi de gérer ces flux incessants en se basant sur sa stabilité et sa sécurité en rapport avec la vision claire de Son Excellence monsieur le président de la République Abdelaziz Bouteflika dont les fondements sont issus des principes de la concorde que la charte de paix et de la réconciliation nationale a fait valoir.

Dans le même sillage, le ministre a dit que l’Algérie est concernée directement par la question de la migration, elle a eu à participer dans des discussions non-officielles et des négociations entre gouvernements pour l’adoption d’une Charte mondiale pour des migrations sûres, organisées et régulières. Cela tient à sa prise de conscience de l’importance que requiert la gouvernance d’une telle question.

Il y a lieu aussi, ajoute le ministre, de prendre en considération les conséquences générées par cet accord dans la gestion future des migrations et les retombées qui pourraient se dégager de ses principes dans le pays aussi bien au niveau national que local. Le ministre a expliqué que l’Algérie, après étude profonde de la version finale de ce texte, estime qu’il sera mieux de présenter une série d’observations à l’image de son soutien au caractère global, multidimensionnel et solidaire de ce pacte ainsi que ces principes directeurs allant dans le cens de la promotion de la dimension humanitaire envers la migration.

Pareil pour le droit souverain des pays quant à définir leur politique nationale sur ce sujet et le rôle essentiel qui leur est reconnu dans le suivi de ce pacte et de son caractère juridiquement non-contraignant, la répartition juste des responsabilités et charges, le développement durable ainsi que le respect des droits humains et de la coopération internationale.  

En outre, le ministre a souligné que l’Algérie a adopté les objectifs de ce pacte permettant la lutte contre les problèmes majeurs incitant les gens à fuir leur pays d’origine et les impacts négatifs des changements climatiques et la dégradation de l’environnement, en précisant qu’ils vont de pair avec les objectifs visant la sauvegarde des vies humaines et le renforcement des mécanismes de lutte internationale contre le flux migratoire et la traite humaine ainsi que la lutte contre toute forme de ségrégation et de racisme.

En ce qui concerne les autres objectifs présentés sous forme d’obligations officielles non-conformes au caractère juridiquement non-contraignant à l’égard de ce pacte, la délégation algérienne a vu dans la version finale du texte l’absence d’une distinction entre les migrants réguliers et irréguliers et notamment dans le domaine des bénéfices relatifs aux services essentiels et d’intégration. Dans cette optique, le ministre a affirmé que, l’absence d’une telle distinction dans un texte à vocation universelle est chose inadéquate dans la mesure où il ne peut contribuer efficacement à l’élimination de la migration clandestine. 

De là, le ministre précise que si l’Algérie s’est engagée dans le soutien des migrants quelque que soit leur situation, c’est qu’elle considère l’acte comme principe de solidarité émanant des considérations humaines tout court, et non pas question d’obligation officielle qui peut être contraignante juridiquement au fil de temps.

Le ministre a tenu à rappeler que l’Algérie se trouve aujourd’hui parmi les pays les plus exposés au phénomène de la migration clandestine, et que cette réalité compliquée pourrait s’aggraver à l’avenir si les  mesures nécessaires de lutte contre les causes de ce phénomène ne seront pas prises, tout en ajoutant sur ce point, que le texte de ce pacte n’a pas inclut entièrement les mesures opérationnelles dans le domaine de la prévention et de la gestion des conflits armés, les crises politiques, la famine ainsi que la sécheresse, le ministre y voit l’intérêt dans le traitement des causes profondes de la migration clandestine.

Le ministre a conclu son intervention en précisant que l’Algérie se félicite du principe de respect des souverainetés des pays et le caractère juridiquement non-contraignant de ce pacte, elle considère que les mécanismes de son exécution et suivi doit être volontaire et progressive et résultat d’un consensus préalable de la part des pays en prenant en considération la réalité particulière de phénomène dans chaque pays, ses moyens et capacités sans pour autant s’en servir d’alibi pour s’immiscer dans les affaires internes des pays, a terminé le ministre de l’Intérieur.