ÉVENEMENTS ET CATASTROPHES MAJEURES
De par sa situation géographique et les aléas auxquels elle est soumise, l’Algérie est exposée à plusieurs risques naturels importants qui nécessitent une gestion de crise adéquate.
En outre, la vulnérabilité de nos villes et cités à ces différents aléas s’est accentuée en raison notamment de la concentration urbaine des mégapoles qui se sont développées de manière souvent anarchique et à proximité de grands pôles industriels.
Parmi les risques naturels auxquels notre pays demeure exposé, figurent le séisme et les inondations et les feux de forêt.
Au cours des deux dernières décennies, l’Algérie a été durement touchée notamment par plusieurs séismes et une série d’inondations ayant provoqué des pertes en vies humaines et des dégâts importants.
Les événements naturels (séismes, inondations, etc.) font lorsqu’ils sont violents un grand nombre de victimes. Leur violence et leurs conséquences ne sont heureusement pas toujours catastrophiques
Cependant, les catastrophes qu'a connues l’Algérie récemment (inondations à Bab El Oued et de Ghardaïa, séisme de Boumerdes) montrent qu'en de telles situations, les préjudices humains et matériels peuvent être considérables.
Quelques évènements ayant provoqué des catastrophes au cours des deux dernières décennies
Date | Localisation | Type d'évènement | Victimes et dégâts |
18/08/1994 | Mascara | Séisme magnitude 5,4 |
171 décès 290 blessés et 1000 habitations détruites |
23/09/1994 | Bordj Bou Arreridj | Inondations | 16 décès et des dégâts évalués à 10.000.000 DA |
03/03/1998 | Skikda | Explosion de gazoduc |
7 décès 44 blessés 60 habitations endommagées |
22/12/1999 | Temouchent | Séisme magnitude 5,8 |
28 décès et 25.000 sinistrés |
10/12/2001 | Bab El Oued | Inondations | Plus de 900 décès et disparus |
21/05/2003 | Boumerdes | Séisme | 2.278 décès 180.000 sans abri 19.800 habitations endommagées dont 16.715 effondrées 222 milliards de DA de dégâts |
14/04/2004 | Adrar | Inondations | Plus de 5.000 familles sinistrées et 7.000 habitations totalement ou partiellement effondrées |
01/09/2008 | Ghardaïa | Inondations | 43 décès plus 3.000 habitations détruites ou endommagées |
08/10/2008 | Bechar | Inondations | 13 décès 4.300 habitations détruites ou endommagées |
20/01/2009 | Adrar | Inondations | 1 décès 5.500 habitations détruites ou endommagées |
Après le séisme du 10 octobre1980 à Chlef, la volonté de mettre en place une organisation de la prévention et de la prise en charge des catastrophes naturelles ou industrielles a été décidée et a conduit les pouvoirs publics à promulguer en 1985 deux décrets portants sur la Prévention des Catastrophes et l’Organisation des Secours (décrets 85-231 et 85-232).
C’est surtout depuis le séisme de Boumerdès du 21 mai 2003 et devant l’importance des risques, que le Président de la République a instruit le Gouvernement d’inscrire comme priorité la nécessité de préparer le pays à une meilleure appréhension des catastrophes à travers une politique de prévention.
Le 25 décembre 2004 a été promulguée la loi 04-20 relative à la prévention et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable.
LE RISQUE MAJEUR
L’article 2 de la loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes, dans le cade du développement durable qualifie de risque majeur toute menace probable pour l’homme et son environnement pouvant survenir du fait d’aléas naturels exceptionnels et/ou du fait d’activités humaines.
Aux termes de l’article 10 de la loi précitée, les risques suivants constituent des risques majeurs auxquels notre pays peut être exposé :
- les séismes et les risques géologiques,
- les inondations,
- les risques climatiques,
- les feux de forêts,
- les risques industriels et énergétiques,
- les risques radiologiques et nucléaires,
- les risques portant sur la santé humaine,
- les risques portant sur la santé animale et végétale,
- les pollutions atmosphériques, telluriques, marines ou hydriques,
- les risques de catastrophes liées à des regroupements humains importants.
LA GESTION D’UN RISQUE MAJEUR EST GLOBALE
Elle comprend la prévention et la gestion des catastrophes.
La prévention des risques majeurs
Elle regroupe l’ensemble des mesures visant à réduire l’impact d’un phénomène naturel ou du fait de l’homme prévisible sur les personnes et les biens.
En d’autres termes ce sont toutes les mesures visant à ce qu’un phénomène prévisible ne se transforme en catastrophe.
La prévention des risques majeurs est fondée notamment sur :
- des règles et des prescriptions générales applicables à tous les risques majeurs,
- des prescriptions particulières à chaque risque majeur,
- La gestion des catastrophes
Le système de gestion des catastrophes est constitué par une planification des secours (les plans orsec), ainsi que par des mesures structurelles pour la prise en charge des catastrophes.
Dans le cadre de ses attributions de protection des personnes et des biens, le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, organise les interventions de secours pour faire face aux catastrophes éventuelles, à travers la mobilisation des services de la Protection Civile, des collectivités locales et des autres services de l’Etat par la mise en oeuvre des plans orsec.
Lorsque la catastrophe survient et qu'elle dépasse la capacité de réaction d’une wilaya ou qu’elle touche plusieurs d’entre elles, le Ministère de l’Intérieur dispose d’un outil d’aide à la décision dénommé le Centre National d’Aide à la Décision, CNAD par abréviation.
Dans ce cas, une cellule de crise se réunit sous l'autorité du 1er Ministre ou du Ministre de l’Intérieur. Elle est chargée de :
- Recueillir auprès des parties concernées les informations nécessaires aux actions de prévention et de protection des personnes et des biens,
- Recenser, centraliser, mobiliser et mettre à la disposition des autorités les moyens nécessaires à la conduite des opérations de protection et de secours,
- S’assurer de la mise en place effective des plans d’intervention et de secours,
- Faciliter et coordonner l’intervention des différents intervenants et permettre l’exercice de leurs responsabilités dans les meilleures conditions,
- Informer en permanence l’Autorité supérieure sur la gestion de la crise,
- S’assurer de la gestion des lieux d'accueil des populations évacuées,
- Gérer l’information des populations.
Dans ce cadre, aprés les innondations de Ghardaia une cellule nationale de crise à été installée au niveau du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales à l'effet de coordonner et d'organiser les actions interministerielles de secours et d'assistances
L'APRES CRISE
Une fois la crise passée, les acteurs du risque interviennent à différents échelons pour rétablir la situation pour un retour à la vie normale notamment en :
- réhabilitant les habitations endommagées,
- facilitant la reprise des activités,
- indemnisant les victimes selon la réglementation en vigueur,
- évaluant et analysant l'événement passé, afin d'en tirer les enseignements utiles pour le futur.
Suite aux inondations de Bab El Oued et au séisme de Boumerdes, le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales a, sur instructions de Monsieur le Ministre d’Etat, mis en place en 2004 un groupe de travail afin de mettre à jour le plan ORSEC, et réfléchir à un dispositif d’alerte par type de risque.
CONSIGNES A OBSERVER EN CAS DE CATASTROPHES
QUE FAIRE EN CAS DE SEISME ?
AVANT
- Repérer les points de coupure du gaz, eau, électricité.
- Fixer les appareils et les meubles lourds.
- Préparer un plan de regroupement familial.
PENDANT
- Rester où l’on est,
- à l’intérieur : se mettre près d’un mur, une colonne porteuse, ou sous des meubles solides ; s’éloigner des fenêtres, en prenant soin d’avoir à côté de soi, une lape torche, votre portable et de l’eau,
- à l’extérieur : ne pas rester sous des fils électriques ou ce qui peut s’effondrer (ponts, corniches, toitures …),
- En voiture : s’arrêter et ne pas descendre avant la fin des secousses,
- Se protéger la tête avec les bras,
- Ne pas allumer de flamme.
APRES
- Après la première secousse, se méfier des répliques : il peut y avoir d’autres secousses
- Ne pas prendre les ascenseurs pour quitter un immeuble,
- couper l’eau, l’électricité et le gaz,
- quitter les lieux, mettez vous à l’abri loin des habitations en attendant l’arrivée des secours.
QUE FAIRE EN CAS D’INONDATIONS ?
- Mettez-vous à l’abri
- Si vous êtes en voiture, faites attention de ne pas traverser un guet d’oued, les victimes des inondations brutales le sont souvent au volant de leur véhicule.
- Quand vous en avez le temps, mettez donc en sécurité votre voiture avant l’inondation.
- Mettez hors d’eau le maximum de vos biens
- Attention aux produits d’entretien et autres pesticides, qui pourraient vous intoxiquer si vous ne les mettez pas à l’abri de l’eau.
- Coupez les réseaux
- Couper les réseaux, notamment le réseau électrique et le gaz car ils sont susceptibles de subir des dommages et provoquer des incendies ou des explosions.
- Tenir compte des conseils des personnels de la Protection Civile en charge de votre sécurité, évacuez votre maison ou réfugiez-vous dans les étages supérieurs.
- Emportez les objets et papiers personnels, ainsi que vos médicaments.
Après la crise
Le retour à la normale se fera progressivement, la plus grande prudence s’impose donc en vous tenant informé.
Surtout ne vous aventurez pas dans une zone inondée, ni à pied ni en voiture.
Si votre logement ou votre maison a subi de gros dégâts à la suite d’une inondation, il importe de suivre les conseils des autorités et rejoindre les lieux de regroupements provisoires afin de protéger votre famille.
Si votre habitation n’est pas détruite, commencer à procéder au nettoyage en évitant que des fils électriques n’entrent en contact avec l’eau, coupez le courant dans la zone inondée, ou demandez à la Sonelgaz de vous aider.