Madame et Messieurs les Ministres, Chers collègues ;
Excellences, Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs.
J’ai l’immense plaisir de vous accueillir en Algérie pour cette 15ème édition de notre Conférence, en vous souhaitant un agréable séjour.
Je saisis cette occasion pour remercier les autorités italiennes pour les efforts qu’ils ont accomplis durant leur présidence de la dernière Conférence tenue à Venise.
Je rends également hommage au groupe de suivi pour la qualité des travaux qui ont permis l’élaboration de la Déclaration d’Alger devant sanctionner notre Conférence.
Madame et Messieurs les Ministres,
Excellences,
Mesdames et Messieurs.
Je me réjouis d’abord de la tenue de cette session qui a, depuis sa création su gagner en maturité et évoluer en un espace de dialogue fructueux et constructif, malgré la diversité et la complexité des thématiques qu’elle traite.
Elle se déroule aujourd’hui, comme vous le savez, dans un contexte particulièrement sensible, marqué par de profondes mutations et des défis multiples auxquels sont confrontés nos Etats et nos sociétés, en particulier sur le plan sécuritaire qui demeure le segment incontournable dans l’ordre prioritaire de notre engagement et de notre coopération.
Parmi les défis majeurs auxquels nous devons faire face avec plus de vigilance, que se soit à titre bilatéral ou à l’échelle de notre espace sous- régional, figure la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
L’Algérie, consciente de la menace et des dangers du terrorisme sur la paix et la stabilité des pays, continue à appeler à la coordination des efforts et à la mise en place d’actions de coopération appropriées pour l’éradication de ce fléau.
L’approche qui doit nous commander dans notre action commune pour la prévention et la lutte contre le terrorisme, implique, en plus d’un effort interne massif et conséquent pour la réduction des réseaux activistes, la sécurisation des frontières, afin d’empêcher le passage des groupes criminels et la circulation des armes et munitions qui ont pris ces derniers temps des proportions inquiétantes.
A ce titre, je salue les résultats des travaux de la Conférence régionale sur la sécurisation des frontières qui a eu lieu à Tripoli au mois de mars 2012, et dont le plan d’action adopté, contient des recommandations pertinentes.
Il s’agit également de prévenir et de lutter contre les réseaux liés au trafic de drogue, ainsi que les autres produits illicites, qui nourrissent les activités des bandes criminelles , car aujourd’hui, vous conviendrez avec moi, que la connexion entre le terrorisme international et les groupes se livrant aux multiples trafics notamment la drogue, est une réalité avérée.
Madame et Messieurs les Ministres,
Excellences,
Mesdames et Messieurs.
Nos efforts dans la lutte contre le terrorisme international doivent prendre en compte le tarissement et l’assèchement de ses sources de financement. Dans ce cadre, je dois souligner que l’efficacité des démarches et les mesures prises au plan international et à différents niveaux, pour lutter contre le financement du terrorisme, ont conduit les groupes criminels à se rabattre sur d’autres moyens de financement de leurs activités, notamment les enlèvements contre rançons pour la libération d’otage, pratique, dont on mesure aisément les conséquences sur la stabilité et la sécurité dans notre région.
L’Algérie qui a su tirer les enseignements dans sa longue et douloureuse lutte contre le terrorisme, continue de défendre le refus du versement des rançons aux groupes terroristes, en effectuant des démarches tant sur les plans politique que juridique afin de sensibiliser la communauté internationale sur la nécessité de criminaliser cette pratique.
Notre perception de la lutte contre le terrorisme, doit intégrer impérativement la lutte contre l’extrémisme et le fanatisme qui conduisent vers la violence, en impliquant tous les acteurs de la société et à tous les niveaux. La société civile demeure en effet un intervenant incontournable dans l’immunisation contre l’endoctrinement et l’extrémisme.
Notre démarche ne doit pas perdre de vue la construction de l’Etat de Droit avec ses corollaires, démocratie et justice sociale, valeurs que l’Algérie s’est résolument engagée à consolider pour la stabilité de notre pays et la sécurité de nos concitoyens, armes efficaces contre les extrémismes de tous bords.
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs.
Nul ne doute que le crime organisé transnational comme le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, l’immigration illégale et la cybercriminalité, a pris des dimensions préoccupantes, et qu’il s’est rapidement adapté à l’évolution de nos sociétés, constituant ainsi un réel danger sur les plans politique, économique et social.
Il nous suffit à titre d’exemple d’observer l’extension que connaissent le trafic de drogue et les précurseurs chimiques et leurs effets destructeurs sur nos sociétés, en particulier sur les jeunes.
La vigilance et les actions à mener contre ce fléau doivent toucher toutes les étapes de la chaine du trafic.
Il s’agit d’une lutte qui nécessite la conjugaison et la coordination des efforts en matière d’échange d’informations opérationnelles et des bonnes pratiques, en vue de neutraliser les réseaux de trafiquants.
L’ensemble des instruments juridiques, et les différents instances et plate-formes de coopération, y compris les mesures entreprises au niveau bilatéral offrent l’opportunité idoine pour renforcer et conduire nos efforts.
Sur un autre plan, le développement rapide des nouvelles technologies de l’information et de la communication a engendré en parallèle une délinquance aussi dangereuse et aussi nuisible que les autres formes du crime organisé.
La cybercriminalité constitue aujourd’hui une réelle menace dans la mesure où elle transgresse les limites géographiques. Les instruments juridiques ne sont pas en encore en mesure de l’arrêter. L’Algérie, face à ce danger, a dû renforcer son cadre juridique par la promulgation de lois visant la prévention et la lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication.
Cette forme de criminalité doit nous inciter à mettre en place des actions de coopération plus accrues, basées sur la recherche et l’élaboration de textes juridiques appropriés, le partage d’expériences et la formation spécialisée.
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs.
L’autre domaine important qui reste au cœur de nos préoccupations de par sa sensibilité, est la circulation des personnes et la lutte contre l’immigration illégale. Il s’agit de la lourde responsabilité de nos Etats à respecter le périlleux équilibre entre le droit de circuler librement et l’impératif devoir lié à la préservation de la sécurité de nos territoires et la protection de nos sociétés.
L’Algérie demeure convaincue de l’approche globale et concertée dans la prise en charge de la question migratoire. L’effort doit inclure le renforcement et la garantie des droits fondamentaux des migrants légalement établis, dans la mesure où leur intégration constitue un facteur de stabilité et de compréhension mutuelle.
Cela m’offre l’occasion d’attirer l’attention sur la nécessité de lutter contre les attitudes et les actes discriminatoires, alimentant l’intolérance, le racisme et l’exclusion, en contre sens de l’encouragement du dialogue entre cultures et civilisations, dans un monde marqué par l’ouverture et la globalisation.
La simplification des formalités et des procédures de délivrance de visas, constitue également un facteur significatif dans notre approche de lutte contre le phénomène de l’immigration illégale, phénomène contre lequel, l’Algérie ne cesse de déployer des moyens considérables, afin de juguler en particulier les flux des migrants clandestins en provenance notamment des pays du Sahel, fuyant les crises et les guerres auxquelles ils sont confrontés.
C’est l’occasion pour moi de réitérer la nécessite de conjuguer nos efforts pour une prise en charge efficace de ces derniers cas dans le cadre du respect du droit international et de l’impératif de solidarité quant au respect de la dignité humaine.
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs.
Je voudrais aborder maintenant le volet lié à protection civile. Comme chacun de nous le sait, le bassin méditerranéen dans son ensemble est confronté aux multiples risques naturels qui ne connaissent ni les frontières ni les nationalités. Ajouter à cela les autres risques technologiques et industriels engendrés par l’activité humaine.
Ces menaces qui pèsent sur chaque pays de la méditerranée occidentale, nous impose à œuvrer ensemble pour consolider notre coopération, sur la base de la responsabilité partagée, la solidarité humaine et l’assistance mutuelle.
L’échange d’informations et d’expériences, la formation technique et spécialisée, ainsi que le transfert technologique, constituent autant de vecteurs permettant de prévenir nos populations et préserver nos territoires contre les catastrophes naturelles ou d’origine humaine. La conclusion des accords bilatéraux entre nos pays, constitue un élément fondamental dans le renforcement de cette coopération.
Enfin, je ne peux terminer mon propos sans évoquer la coopération en matière des collectivités locales.
Source importante d’enrichissement mutuel, la coopération décentralisée, dans le cadre des législations internes de nos pays, offrent de réelles opportunités dans le rapprochement des villes et des régions.
Il s’agit en premier lieu de privilégier la mise en œuvre des actions et des programmes ciblés, visant à l’échange d’expériences et du savoir faire en matière de formation des cadres et la modernisation des outils et des mécanismes de gestion au niveau local.
Je vous remercie de votre attention.